L'ONU Rapporteur spécial sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants a écrit au président américain pour lui demander d'accorder la grâce à l'éditeur emprisonné.
NIls Melzer, le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, a écrit une lettre ouverte à Donald Trump lui demandant de faire preuve de pitié envers les Wikileaks éditeur et de lui accorder une grâce totale. Il a ajouté sa voix à celle d’un nombre croissant de personnalités publiques appelant Trump à libérer Assange.
La division des procédures spéciales des droits de l'homme des Nations Unies a publié mardi matin le communiqué de presse suivant, qui contient le texte de la lettre de Melzer à Trump.
Un expert de l'ONU demande au président américain Donald Trump de gracier Julian Assange
GENÈVE (22 décembre 2020) – Un expert des droits de l'homme de l'ONU a publié aujourd'hui une lettre ouverte au président américain Donald Trump, lui demandant de gracier le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, détenu dans la prison de haute sécurité de Belmarsh depuis son arrestation par les autorités britanniques à l'ambassade d'Équateur à Londres en avril. 2019.
Un tribunal britannique devrait décider le 4 janvier si Assange doit être extradé vers les États-Unis pour y faire face à des poursuites pénales et, s'il est reconnu coupable, jusqu'à 175 ans de prison pour la publication de documents secrets via la plateforme de dénonciation WikiLeaks en 2010. texte de la lettre de Nils Melzer, Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants :
"Monsieur. Président,
Aujourd’hui, je vous demande respectueusement de gracier M. Julian Assange.
M. Assange est arbitrairement privé de liberté depuis dix ans. C’est un prix élevé à payer pour avoir le courage de publier des informations véridiques sur les mauvaises conduites des gouvernements à travers le monde.
J'ai rendu visite à M. Assange dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, avec deux médecins indépendants, et je peux attester du fait que sa santé s'est sérieusement détériorée, au point que sa vie est désormais en danger. Surtout, M. Assange souffre d’une maladie respiratoire avérée qui le rend extrêmement vulnérable à la pandémie de Covid-19 qui a récemment éclaté dans la prison où il est détenu.
Je vous demande de pardonner à M. Assange, car il n’est pas et n’a jamais été un ennemi du peuple américain. Son organisation, WikiLeaks, combat le secret et la corruption dans le monde entier et agit donc dans l’intérêt public du peuple américain et de l’humanité dans son ensemble.
Je pose la question parce que M. Assange n’a jamais publié de fausses informations. La cause de toute atteinte à la réputation qui aurait pu résulter de ses publications ne réside pas dans une quelconque faute de sa part, mais dans la faute même qu'il a dénoncée.
Je pose la question parce que M. Assange n’a piraté ni volé aucune des informations qu’il a publiées. Il l'a obtenu à partir de documents et de sources authentiques, de la même manière que tout autre journaliste d'investigation sérieux et indépendant mène son travail. Même si nous pouvons personnellement être d’accord ou en désaccord avec leurs publications, elles ne peuvent clairement pas être considérées comme des crimes.
Je pose la question parce que poursuivre M. Assange pour avoir publié des informations véridiques sur de graves fautes officielles, que ce soit en Amérique ou ailleurs, reviendrait à « tirer sur le messager » plutôt que de corriger le problème qu’il a exposé. Cela serait incompatible avec les valeurs fondamentales de justice, d’État de droit et de liberté de la presse, telles que reflétées dans la Constitution américaine et dans les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme ratifiés par les États-Unis.
Je vous pose la question parce que vous vous êtes engagé, Monsieur le Président, à poursuivre un programme de lutte contre la corruption et les mauvaises conduites du gouvernement ; et parce que permettre la poursuite des poursuites contre M. Assange signifierait que, selon votre héritage, dire la vérité sur une telle corruption et une telle mauvaise conduite serait devenu un crime.
En graciant M. Assange, Monsieur le Président, vous enverriez un message clair de justice, de vérité et d’humanité au peuple américain et au monde.
Vous réhabiliteriez un homme courageux qui a subi l’injustice, la persécution et l’humiliation pendant plus d’une décennie, simplement pour avoir dit la vérité.
Enfin et surtout, vous redonnerez aux deux jeunes fils de M. Assange le père aimant dont ils ont besoin et qu'ils admirent. Vous rassureriez également ces enfants, et à travers eux tous les enfants du monde, qu'il n'y a rien de mal à dire la vérité, mais que c'est la bonne chose à faire ; qu’il est honorable de se battre pour la justice et que ce sont effectivement les valeurs que défendent l’Amérique et le monde.
Pour ces raisons, je vous demande respectueusement de gracier Julian Assange. Quelles que soient nos opinions et sympathies personnelles, je crois qu'après une décennie de persécution, les souffrances injustes de cet homme doivent cesser maintenant.
S'il vous plaît, utilisez votre pouvoir de pardon pour réparer les torts infligés à Julian Assange, pour mettre fin à son épreuve injuste et le réunir avec sa famille !
Je vous remercie respectueusement d’avoir examiné cet appel avec clairvoyance, générosité et compassion.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, les assurances de ma très haute considération.
*M. Nils Melzer, Rapporteur spécial sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Les rapporteurs spéciaux, les experts indépendants et les groupes de travail font partie de ce que l'on appelle le procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme. Procédures spéciales, le plus grand groupe d'experts indépendants du système des droits de l'homme des Nations Unies, est le nom général des mécanismes indépendants d'enquête et de surveillance du Conseil qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des Procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel de l'ONU et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et siègent à titre individuel.
Vous honorerez l’esprit de la saison si vous accordez votre grâce à Julian Assange, un journaliste dédié à la recherche et à la publication de la vérité.
Monsieur le Président
Veuillez pardonner à M. Assage. Des millions grâce à vous.
S'il vous plaît, en faveur de la Justice et de l'humanité, laissez-le libre !
Je soutiens un pardon total pour Julian.
Merci Nils Melzer pour votre appel impressionnant, émouvant et articulé au président Trump pour qu'il accorde le pardon au héros du peuple, Julian Assange. Julian est notre ère numérique. Paul Revere avertit le peuple. Votre appel fait briller une lumière d’espoir qui pourrait faire pencher la balance pour apporter la liberté à Julian et sauver la presse libre. Merci.
Si jamais vous avez voulu « assécher le marais », voici votre chance ! Dénoncez l’hypocrisie. Sauvez la presse gratuite.
Je remercie Dieu pour vous, M. Melzer.
Je me suis senti humble en lisant votre juste lettre d'amour au président.
Que Dieu lui parle et nous accorde toutes vos demandes.
Peter
Nous tous, y compris Julian Assange, en apprenons davantage sur les véritables pouvoirs derrière Washington DC. Julian Assange avait l’éthique nécessaire pour s’adresser à ces puissances. J’espère que le président Trump trouvera dans son cœur et dans son âme le courage de parler également à ces puissances en graciant Julian Assange. Ces pouvoirs ont blessé beaucoup trop de personnes dans ce monde, y compris Donald J. Trump.
Nous prions et espérons que le président des États-Unis fasse ce qu'il faut et gracie Julian Assange, même si je pense vraiment qu'il n'aurait jamais dû être poursuivi en premier lieu.
Même si je suis d’accord qu’Assange devrait être libéré (et non emprisonné en premier lieu), je demande « pardonné pour quoi ? Cet homme est journaliste et n’a besoin d’aucune grâce pour faire du journalisme responsable. Mais le libérer ? OUI ! Même son soi-disant procès n’a été qu’une farce de la part de ses accusateurs et de ses procureurs. Y compris les procureurs américains. Si quelqu’un est coupable, ce sont ceux qui l’ont poursuivi.
Une grâce à ce stade éliminerait toute possibilité de culpabilité et serait certainement bien accueillie par l’équipe et la famille d’Assange.
Une lettre exceptionnelle qui ne peut sûrement pas être écartée. J’espère sincèrement que le président le recevra avec la même bonne grâce avec laquelle il a été rédigé, qu’il agira en conséquence et qu’il pardonnera à Julian Assange. Il aurait la gratitude de millions de personnes à travers le monde, mais surtout de la famille, des proches et des amis de Julian.
Tout cela est très bien… Que ajouter de plus ?
Nous avons entendu parler récemment (dernier ou deux derniers jours) de cet Américain avec 4 passeports qui a été reconnu coupable d'espionnage (?) en Russie et est maintenant en prison, peut-être dans le nord-est de la Russie… MAIS aucune mention de M. L'emprisonnement d'Assange, les tortures qu'il subit, et cela depuis au moins dix ans – certainement le dernier couple à Belmarsh. Et les Britanniques, comme les États-Unis, savent que l’isolement cellulaire est une torture psychologique ; ajouter à cela les contacts largement inexistants avec son équipe juridique….abus de pouvoir ? Ne commence pas….